Présences d’enfants

Présences d’enfants

Dire encore et différent sur les enfants que les paroles déjà dites ou écrites,
quel défi!

Ceci n’est pas la plus belle des photos d’enfants, mais pour moi elle amorce
une rêverie.

Petite fille maternelle     –     Geste tendre, doux, responsable

Visage décidé et bien net

Plus bas, le tout petit endormi     –     Il commence sa vie

Visage un peu flou

Et voici que me revient un vieux poème

Son nom

– Qu’y a-t-il, papa, après le chemin là-bas?

– Il y a, mon fils, la danse des nuages, me crois-tu?

– Et sur quelle musique dansent-ils, papa?

– Mais ils dansent en silence

  Voyons, un silence plein de sons

  Tu me crois, n’est-ce pas?

– Comment on fait pour entendre le silence, papa?

– Il suffit d’écouter en dedans de toi

  Et d’apprivoiser cette petite voix

  Dis, tu me crois?

Et l’enfant s’assoupit

En écoutant chanter le silence

Tapi au fond de sa conscience

Qui lui parle de présences

Il voit défiler papa, maman

Il fait clair et chaud en dedans

Dans son propre petit nid

Dans son antre à lui tout seul

Papa, maman y prononcent son nom

Chères présences qui l’appellent

Un bref instant une énergie sourd

Qui le relie à toute sa lignée

Il se voit seul en lui-même

Et il n’a pas peur, il se sait aimé

Il ne sera jamais tout à fait seul

Maintenant il le sait

En ce bel après-midi

L’enfant secoue sa torpeur

Il se sort le cou de son propre cocon

Cet enfant qui s’étire les paupières

Il s’éveille pour de bon

Son corps et son cœur font des bonds

Il est prêt à poser mille questions

A courir maint autre chemin qui danse en silence

Cependant qu’il entend battre

Dans chacune de ses fibres

Comme une résonance

L’écho de son nom

Il est lui et personne d’autre

Il est son nom pour toujours